Le consommateur chinois sauvera-t-il le monde ?

Dans sa dernière étude, intitulée « Le consommateur chinois sauvera-t-il le monde ? », Euler Hermes analyse l’évolution de la consommation des ménages en Chine.

Les américains sont les premiers consommateurs au monde, totalisant près de 30% de la consommation privée mondiale. Mais les velléités protectionnistes de l’administration en place pourraient forcer les entreprises étrangères à se tourner vers d’autres marchés. En ce sens, la Chine semble la mieux placée pour remplacer les Etats-Unis, de par la taille de son économie (plus de 11.000 Mds USD) et sa dynamique de croissance (supérieure à +6%). En 2016, la consommation chinoise représentait 1/3 de la consommation américaine, contre seulement 1/10 en 2005. Si cette tendance se poursuit, la consommation privée des ménages chinois pourrait rattraper celle des ménages américains dès 2040.

Trois moteurs principaux conduiront la Chine à devenir le numéro 1 mondial de la consommation :

  1. le consumérisme et la croissance des salaires via une industrialisation intelligente ;
  2. l’internationalisation de la monnaie ;
  3. la coopération stratégique pour gagner de l’influence au plan mondial.

Les grands gagnants du décollage de la consommation chinoise seront :

  1. les entreprises américaines, d’Europe Occidentale et d’Asie industrielle (Singapour, Japon) qui produisent des biens de consommation à destination de la classe moyenne chinoise ;
  2. les entreprises russes, d’Asie Centrale et de l’Est, et d’Océanie qui exportent des matières premières, car le projet One Belt One Road contribue à réduire les coûts de transports ;
  3. les fournisseurs venant d’ASEAN et d’Asie du Sud qui sont compatibles avec le plan chinois « Manufacturing 2025 ».

Cette analyse de l’évolution de la consommation chinoise reste toutefois soumise à trois risques :

  1. une crise chaotique du crédit en Chine ;
  2. un choc de demande négatif en provenance des Etats-Unis ;
  3. une escalade politique régionale.

« Le consommateur chinois va devenir le premier au monde d’ici à 2040. Consumérisme des classes moyennes et stratégies d’industrialisation et d’influence rendent la Chine incontournable pour les entreprises, malgré les détours qu’elle a pris et qu’elle continuera de prendre à court-terme. Les exportateurs français doivent redécouvrir les opportunités de l’empire du milieu avant que d’autres ne s’en chargent », conclut Ludovic Subran, Chef économiste d’Euler Hermes.