Selon Euler Hermes, le renforcement du prix du pétrole au deuxième trimestre de 2018 a été directement influencé par des facteurs géopolitiques, parmi lesquels l’accroissement des tensions en Syrie et au Moyen-Orient, de même que le retrait des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire passé avec l’Iran. C’est ce que confirme le modèle développé par le leader mondial de l’assurance-crédit : le prix du pétrole a été récemment plus déterminé par des facteurs géopolitiques, qui impliquent le risque d’un déficit d’offre en provenance des pays concernés.
Il parait peu probable que l’Iran soit totalement exclu du marché international du pétrole. En effet, l’application des sanctions internationales à l’égard du pays devrait être moins dure que par le passé, puisqu’elle ne s’inscrit plus dans un cadre multilatéral. L’offre iranienne sera toutefois moins abondante, et cela au moment où la crise politico-économique traversée par le Venezuela conduit à une baisse de l’offre mondiale de pétrole estimée à environ 0,5 million de barils par jour.
En prenant en compte ces deux facteurs, Euler Hermes estime que l’offre internationale de pétrole pourrait se contracter d’un million de barils par jour sur le reste de l’année.
Les pays de l’OPEC pourraient accroître leur production, notamment l’Arabie Saoudite qui dispose de marges de manœuvre non-négligeables. Cependant, si un pays de l’organisation souhaitait augmenter sa production, il devrait au préalable obtenir le consentement de l’OPEC et de la Russie.
En parallèle, le gouvernement américain est entré en négociations avec les entreprises leader du secteur afin de mesurer leur capacité à augmenter leur production. Au final, le marché du pétrole pourrait compter sur une hausse de la production américaine, bien que limitée en 2018.
Euler Hermes imagine trois scénarios pour 2018 concernant le prix du pétrole :
Pour 2019, Euler Hermes prévoit un prix du baril qui s’élève à 69 USD (moyenne annuelle), avec une croissance économique mondiale de +3,1%, une appréciation du dollar américain de 25%, et un accroissement de la production mondiale de pétrole de 2 millions de barils par jour. Ce scénario inclut une forte hausse de la production de certains pays de l’OPEC, et un désengorgement de la production de gaz de schiste américain au second semestre de 2019.